Agrobiodiversité

L’écosystème agricole comporte des espèces cultivées et des ressources génétiques extrêmement importantes et stratégiques en tant capital biologique national irremplaçable et en tant que bien propre mondial. La plupart de ces ressources constitue un patrimoine qui existe au Maroc et pas ailleurs. Le taux important d’endémisme au Maroc des formes terrestres (91% des 4110 espèces endémiques) représente un pool génétique considérable. La disparition de ces espèces endémiques serait donc irréversible dans la mesure où il n’y aurait alors aucune possibilité pour les récupérer.

Le potentiel génétique pour plusieurs espèces cultivées et espèces sauvages apparentées est d’une importance aussi vital que celui des espèces sauvages. En effet, certaines espèces appartenant, par exemple, au genre Médicago et Lupinus, se sont raréfiées ou même disparues de certaines zones.

Les efforts d’amélioration agro-génétique entrepris au Maroc ont abouti à la création du catalogue officiel des plantes cultivables et à l’inscription dans ce catalogue de plus de 152 variétés appartenant à différentes espèces économiquement et socialement importantes. Certaines de ces espèces sont actuellement utilisées à l’échelle internationale, mais seules certaines d’entre elles sont considérées comme des espèces cibles pour la conservation de leur patrimoine génétique et leur valorisation. Il s’agit notamment de l’orge, le blé dur, le blé tendre, le maïs, le sorgho, la luzerne, l’avoine, la vesce, le sorgho fourrager, la fève, le pois-chiche, le petit pois, la lentille, l’haricot, la carotte, le navet, l’aubergine, l’oignon, le chou fleur local, le rosier local, le safran, la menthe, le palmier dattier, l’amandier, le prunier, l’abricotier, l’olivier, le figuier, le grenadier, la vigne, ainsi que toutes les espèces spontanées sauvages apparentées.

Les plantes cultivées, recherchées pour l’amélioration de la production agricole au Maroc et considérées comme source de diversité génétique pour de nouveaux caractères, sont réparties comme suit  :

• Le nord du Maroc est l’aire d’une grande diversité d’espèces (seigle, mil, sorgho, vesces) et d’une collection vivante de phénotypes de blé dur ;
• Les vergers renferment encore quelques génotypes d’agrumes et de rosacées locaux ;
• Dans les collines, les oléastres greffés ont donné des oliviers autochtones et les croisements entre figuiers ont abouti à une grande richesse variétale ;
• Dans les régions méridionales, les orges bien adaptés à l’aridité continuent à être l’espèce dominante ;
• Dans les oasis, les variétés de palmiers dattiers, les cultivars de luzerne (luzerne de Tafilalt, de Dadès etc.), de légumes, de safran et de blé tendre ( blé des pharaons : fartas, charquia) sont adaptées depuis de nombreux siècles ;
• Des variétés adaptées ont également été sélectionnées pour les oliviers, les amandiers, la vigne, les maïs (introduits au 16ème siècle).