2010, Année internationale de la biodiversité
Date de publication | 04/01/2010 |
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Couverture géographique | Maroc |
Mots-clefs | Année Inetrnationale de la Biodiversité 2010, Sensibilisation |
Source | Mr Rachid Tarik / LE MATIN |
Les collectivités locales, la société civile et le secteur privé sont appelés à s'associer à cette célébration", souligne une source du Centre d'échange et d'information sur la biodiversité. Pour la réussite de cet événement, la Convention sur la Diversité Biologique (CBD) avance des propositions : organisation d'activités dans les musées, les jardins botaniques ou réunion d'experts et de célébrités pour débattre de la biodiversité. Selon elle, ces initiatives devraient mettre en valeur les actions réussies. «Nous avons développé un réseau national d'aires protégées, constitué de 10 parcs nationaux et d'une dizaine de réserves. Par ailleurs, nous consacrons un budget annuel de 20 millions de DH à l'aménagement et au développement du système national d'aires protégées», indique Mohammed Ribi, chef de la division des parcs et réserves naturelles au Haut commissariat aux Eaux et Forêts et à la Lutte contre la désertification (HCEFLCD).
Ces efforts sont-ils suffisants pour stopper la détérioration des écosystèmes ? Non ! Selon des estimations, dans les zones humides, plus de 30% d'habitats naturels auraient disparu ou sont dans un état très dégradé. Par ailleurs, une bonne partie des forêts aurait été détruite durant la 2e moitié du siècle dernier. Cette situation a eu pour conséquence, l'extinction d'un grand nombre d'espèces, notamment les grands mammifères : lion, panthère, guépard, addax, cerf de Berbérie, chat des sables, etc. D'autres espèces sont en voie de disparition : hyène, caracal, serval, etc. Les gazelles, elles, connaissent une situation précaire. Pour ce qui est des oiseaux, la situation n'est pas plus brillante, surtout les populations nicheuses, dont plusieurs connaissent une régression alarmante. «Les pertes subies par nos écosystèmes, accélérées certes par les sécheresses répétées, risquent de nous mener au rang des pays dont la biodiversité a été la plus appauvrie», indique Mohamed Dakki, professeur à l'Institut scientifique, Université Mohammed V-Agdal à Rabat.
Qui pourrait être à l'origine de cette situation? Le manque de gouvernance serait une des raisons pour expliquer cet état de détérioration de la biodiversité. A cet effet, il faut rappeler que le projet de loi sur les aires protégées (AP) est en discussion au Parlement. Quant au Comité national des zones humides (Ramsar) et celui de la Biodiversité, ils ne sont toujours pas institutionnalisés. Ce qui conduit l'auteur du 4e rapport national sur la biodiversité, rendu public février 2009, à dresser ce constat : «Il n'y a pas eu de mise en œuvre de la stratégie et du plan d'action nationaux en matière de conservation de la biodiversité (SPANB) même pas pour les actions prioritaires ; la question des ressources financières ne se pose pas. Cela ne veut aucunement dire qu'aucune action en matière de conservation de la biodiversité n'ait été réalisée dans le pays.» Et d'ajouter : «L'insuffisance de concertation et de coordination ou, peut-être, aussi de communication, ne permet pas une synthèse de toutes ces réalisations et un effort devrait être consenti pour disposer d'un inventaire de ces activités qui, quasiment toutes, ont été mises en œuvre dans le cadre de programmes sectoriels différents de ceux mis en place dans la SPANB».
Tourisme de vision
Ces deux actions ont permis l'établissement de groupes fondateurs d'antilopes addax et oryx et de gazelle dama mhorr, au niveau de l'aire historique de leur répartition, en vue de leur réintroduction dans leurs habitats naturels, le Sahara. La valorisation de ces populations animales est envisagée à travers le développement d'un tourisme de vision.»
Repères
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L'Allemagne assure la présidence de la Convention sur la Diversité Biologique (CBD) depuis la 9e session de la convention, tenue à Bonn, en mai 2008.
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La CBD s'est fixé, pour 2010, une réduction de la perte de diversité biologique. L'Union mondiale pour la nature (IUCN) a publié en juillet dernier une étude qui indique que cet objectif ne sera pas atteint.
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La CBD se réunira en octobre 2010 à Nagoya (Japon) pour discuter d'un nouveau traité sur l'Accès aux ressources génétiques et sur le Partage juste et équitable des avantages découlant de leur utilisation (APA).