Story 3ème Communication Nationale du Maroc à la Convention Cadre des Nations Unies sur le Changement Climatique: Impact sur les écosystèmes forestiers et sur le littoral (3ème partie).

3ème Communication Nationale du Maroc à la Convention Cadre des Nations Unies sur le Changement Climatique: Impact sur les écosystèmes forestiers et sur le littoral (3ème partie).

Le changement climatique a un impact certain sur les écosystèmes forestiers qui jouent un rôle important pour l’économie du pays et pour les populations riveraines. Dans des bioclimats saharien, semi-aride et aride, cela se traduit par un stress hydrique sur la végétation, ce qui favorisera l’extension de la désertification, et, par conséquent, des déplacements progressifs de peuplements vers le Nord, à la recherche de fraîcheur et d’humidité.

Dans les bioclimats humides et subhumides, la tendance est une évolution vers des bioclimats plus secs et la disparition de certaines espèces forestières telles que le Sapin de Talasemtante, le cèdre de TiziIfri, le chêne liège de la nappe numidienne, le cèdre de Ketama au Rif, le genévrier thurifère du Haut Atlas.

A ces disparitions, succèderaient des espèces plus adaptées au stress hydrique comme le thuya, le caroubier, le pin d’Alep, le pistachier et le genévrier rouge. Les impacts découlant de la dégradation et de la déperdition du tissu végétal forestier auraient des conséquences sur la biodiversité, sur la productivité forestière et sur le bien-être des populations riveraines.

Date de publication 04/03/2016
Couverture géographique Maroc,
Mots-clefs Changement Climatique, 3ème Communication Nationale, écosystèmes forestiers, Biodiversité,
Lien relatif http://www.lopinion.ma
Source Hafid FASSI FIHRI

La biodiversité en danger

Le dernier rapport national sur la biodiversité (2014) cite le changement climatique parmi les principales menaces et causes d’appauvrissement de la diversité biologique. L’enquête nationale sur l’état de conservation des zones humides entre 2000 et 2010, montre que dans 51% des cas étudiés, les évolutions observées sur les sites sont liées au changement climatique. Selon le même rapport,  la moyenne annuelle des coûts économiques additionnels de la perte de  biodiversité due au changement climatique est estimée à 300 millions de dollars US pour l’année 2010.

À l’horizon 2030, selon un modèle intensif en carbone, couplé avec le changement climatique, l’inaction fera passer ce chiffre à deux milliards de dollars (DARA, 2012). La perte et l'érosion de la diversité génétique, en particulier en ce qui concerne les agriculteurs pauvres, est associée à la réduction de la sécurité alimentaire, à une incertitude économique accrue, à une plus grande vulnérabilité aux parasites et aux maladies, à la réduction des possibilités d'adaptation et à une accélération de la perte de connaissances locales sur la diversité pour les générations futures.

Des catastrophes plus fréquentes pour le littoral:

Selon un rapport de la Banque Mondiale (BM, 2011), la fréquence annuelle des catastrophes naturelles (inondations, érosions et submersions marines) a augmenté régulièrement entre 1980 et 2006 plus de 15 en 2006). Actuellement, de nombreuses plages souffrent de l’érosion, aussi bien sur la côte atlantique que sur la côte méditerranéenne. Deux tiers des plages seraient déjà en érosion (IRES, 2010) et le risque sera intensifié avec le retrait prévu des plages qui pourrait atteindre 15 mètres d’ici 2030.

La submersion marine survient de manière épisodique. En 1956, 1657 et 1963, les villes de M’diq et de Martil ont été inondées par des marées et des tempêtes. En 1966 et 2010, Agadir a connu de fortes tempêtes qui ont causé de grands dégâts. Tout le long de la zone côtière de Casablanca, les zones basses sont sujettes à des risques élevés de submersion marine, comme ce fut le cas lors dumini-tsunami sur la côte Casablancaise en 2014.

Ces phénomènes font peser de lourdes menaces sur les ressources naturelles et les infrastructures (équipements portuaires,  réduction de la surface des plages, réduction de la biodiversité, des zones humides en arrière plage et  des écosystèmes des estuaires fluviaux, salinisation,…) avec des pertes économiques évaluées à plusieurs milliards de dirhams. Les investissements de base requis pour la mise en œuvre des mesures d’atténuation sont estimés à près de 56,9 milliards de $US. Toutefois, globalement, ces mesures apportent un bénéfice net de 32 $/T.Eq-CO2, pour un bénéfice annualisé direct de 2624 millions $US.

Les besoins financiers en matière de renforcement des capacités (atténuation et adaptation) ont été estimés à 111,7 millions $US dont 89% pour la mise en œuvre des actions stratégiques transversales (renforcement des capacités humaines, réglementaires et institutionnelles), 10% pour celles d’accompagnement des actions de financement et 1% pour les actions de suivi et d’évaluation.