Entretien du Haut Commissaire aux Eaux et Forêts "Dr.Abdeladim Lhafi" avec le journal de l'Opinion.
Le Haut Commissaire aux Eaux et Forêts et à la Lutte Contre la Désertification, le Docteur Abdeladim Lhafi, a parlé dans un entretien avec le journal l'Opinion sur les enjeux de partenariat du Haut commissariat avec les Organismes Non Gouvernomentales (ONG) locales.
Date de publication | 16/02/2015 |
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Couverture géographique | Maroc, |
Mots-clefs | Haut commissaire aux Eaux et Forêts, ONG locales, phase de co-responsabilité, |
Lien relatif | http://www.lopinion.ma/def.asp?codelangue=23&id_info=43857&date_ar=2015-2-11%200:21:00 |
Source | Opinion |
L’Opinion: Des coopératives d’artisans peuvent s’inquiéter du manque de régulation dans certains espaces comme c’est le cas des coopératives de pêches du lac Bine el Ouidane concernant des nuisances du tourisme ?
Dr. Abdeladim Lhafi: Le fait déjà que les coopératives exposent les difficultés et contraintes est en soi un élément positif. Cela veut dire que nous avons des interlocuteurs qui sont capables de porter la voix des citoyens. La deuxième phase du développement décennal du Haut Commissariat aux Eaux et forêts tient en compte justement cette construction de l’économie sociale autour d’interlocuteurs responsables. Face à cela il y a une responsabilité partagée mais elle ne doit pas être vue strictement sous l’angle répressif, c’est-à-dire une police de la pêche, de la répression. L’action répressive doit intervenir lorsque cela s’avère nécessaire mais il faudrait que cela soit l’exception. Ce qui nous intéresse c’est surtout le développement partenarial. A partir du moment où la coopérative tire profit de ressources halieutiques du barrage il n’est pas concevable que les gens détruisent leur source de vie. Les adhérents de la coopérative vont plus s’approprier le projet et le protéger eux-mêmes. Nous sommes entrés dans une phase de coresponsabilité.
L’Opinion: Quelle est la responsabilité du Haut Commissariat vis-à-vis des coopératives des pêcheurs ?
Dr. Abdeladim Lhafi: Il nous appartient à nous Haut commissariat des Eaux et forêts de mettre les ingrédients notamment l’ensemencement du barrage, le déversement des alevins, la diversité des espèces qui vont vivre dans la zone, les aspects techniques. Et puis en même temps de donner le soutien contractuel avec le matériel de pêche et de sécurité etc. Avec tout cela il va falloir cheminer et faire des évaluations par étapes et chaque fois qu’il y a une difficulté il faut la neutraliser par l’apport de tout le monde et essayer d’avancer. Parce que les écosystèmes c’est quelque chose d’extrêmement complexe pour être gérés et préservés, il ne suffit pas d’une décision administrative. Gérer la globalité c’est infiniment plus complexe. Nous avons une richesse qui est absolument fabuleuse en terme de biodiversité mais nous avons aussi une fragilité dont il va falloir prendre soin avec énormément de responsabilité et surtout de discernement sur le point de la connaissance de la dynamique des écosystèmes et c’est cela l’orientation dans laquelle nous œuvrons actuellement.
L’Opinion: Le Maroc est passé de 4 sites classés Ramsar à 24 actuellement.
Dr. Abdeladim Lhafi: Nous étions à 4 zones humides classées sites Ramsar au début des années 2000, nous sommes actuellement à 24 pour les zones Ramsar d’intérêt international. Et pour le plan décennal actuel nous sommes dans une phase où nous avons 30 zones humides qui vont être inscrites zone Ramsar. Nous allons bientôt atteindre le nombre de 54 zones Ramsar dans la globalité. Toutes les études techniques sont prêtes, l’inventaire est prêt. Il y a une procédure, nous allons essayer de la conduire avec la Convention internationale pour les inscrire ».