Story La baie d'Agadir livre deux espèces nouvelles à la science

Il aura fallu trois ans d'investigation marine pour que la recherche donne ses résultats. Et des résultats de taille! Deux espèces nouvelles pour la science, viennent d'être découvertes dans la baie d'Agadir. Ces deux mollusques porteront les noms de P. Amazighi et R. Soussi, noms choisis par les chercheurs en référence à la région Souss Massa Draâ. La découverte, qui a été validée selon les procédures internationales, vient d'être annoncée dans des journaux spécialisés. Il s'agit en l'occurrence de "Bulletin of Marine Science" et de "American Malacological Bulletin".

Date de publication 26/11/2014
Couverture géographique Maroc-Agadir,
Mots-clefs Baie d'Agadir, découverte marine, P. Amazighi, R. Soussi,
Lien relatif http://www.leconomiste.com
Source Fatiha Nakhli

Derrière ce projet, qui contribue à l'étude de la biodiversité marine de la baie d'Agadir, une équipe de deux chercheurs et trois doctorants de la Faculté des Sciences d'Agadir, Université Ibn Zohr, et un chercheur de l'INRH. Le projet, mené sous la direction du Professeur Abdellatif Moukrim, chercheur en Sciences de la mer, est réalisé en partenariat avec des laboratoires étrangers spécialisés. Basés notamment, à Cadiz, Malaga, Séville (Espagne) et Angers (France). La zone d'étude de cette recherche, d'un grand apport scientifique en termes de biodiversité de mollusques marins, comprend Cap Ghir, Aghroud, Taghazout, Anza, Port d'Agadir et Cap Aglou. Il faut préciser qu'au Maroc, une partie des ressources marines est relativement bien connue en raison de son intérêt socio-économique. Par contre, d'autres ressources, particulièrement des fonds marins, sont plutôt méconnus malgré leur intérêt environnemental et leur place dans la chaîne alimentaire.

Ainsi, ce groupe de Mollusques qui connaît un intérêt scientifique croissant à l’échelle mondiale en termes de biodiversité, potentiel d’exploitation en industrie pharmaceutique et aussi en tant qu' indicateur du changement climatique de la biodiversité marine, n’a pas eu, au Maroc, la place qu’il mérite en matière de recherche scientifique et de valorisation. Désormais, avec ce projet multidisciplinaire qui compte trois thèses, le nombre de la faune d'épisthobranches récencé sur les côtes marocaines est passé de 70 à 130. Sur ce chiffre, 58 espèces sont nouvelles pour le Maroc et 2 nouvelles pour la science. Comment expliquer cette présence: effet du changement climatique ou introduction accidentelle? ''Notre optique est d'exploiter les résultats de cette étude dans l'évaluation des changements climatiques sur les écosystèmes marins", explique Pr Abdellatif Moukrim. "Et aussi de former de jeunes chercheurs dans un domaine comptant peu de spécialistes marocains, tout en développant une coopération nationale et internationale sur cette thématique", a-t-il ajouté.