Story Les Résultats de la Conférence des Nations Unis sur la Biodiversité organisée au Mexique du 2 au 17 décembre 2016

Les Résultats de la Conférence des Nations Unis sur la Biodiversité organisée au Mexique du 2 au 17 décembre 2016

Le Mexique a accueilli du 2 au 3 décembre 2016 à Cancun le Segment de Haut Niveau (SHN) et du 4 au 17 décembre 2016, la 13ème Conférence des Parties (COP13) à la Convention sur la diversité biologique (CDB), la 2ème Conférence des Parties siégeant en tant que Réunion des Parties au Protocole de Nagoya (COP-MOP2) et la 8ème Conférence des Parties siégeant en tant que Réunion des Parties au Protocole de Cartagena (COP-MOP8) regroupées sous le nom de Conférence des Nations Unies sur la biodiversité. La Conférence des Nations Unies sur la biodiversité a adopté 33 décisions pour la COP 13, 12 décisions pour la COP-MOP 8 au Protocole de Cartagena et 14 pour la COP-MOP 2 au Protocole de Nagoya. Les Pays Parties à la CDB se sont mis d'accord sur des mesures qui accéléreront la mise en œuvre des objectifs mondiaux en matière de diversité biologique et renforceront le lien avec les agendas de la biodiversité, incluant les Objectifs du Développement Durable, l’Accord de Paris sur le Climat et autres. Les 170 Pays ayant participé à la 13ième COP 13 à la CDB ont convenu d'une série de mesures qui intensifieront la mise en œuvre des objectifs d'Aichi pour la biodiversité, y compris l'intégration, le renforcement des capacités et la mobilisation des ressources financières ainsi que des actions sur des thèmes spécifiques, y compris les aires protégées, la restauration des écosystèmes, autres.

Date de publication 18/01/2017
Couverture géographique Mondiale,
Mots-clefs Conférence, Biodiversité, Objectifs d'Aichi, Ministres,
Source CBD

La réunion de haut niveau était principalement axée sur quatre secteurs qui ont des conséquences majeures pour la diversité biologique, à savoir l’alimentation et l’agriculture, le tourisme, la pêche et l’aquaculture, et la foresterie. Outre les ministres de l’environnement, ont participé à la réunion de haut niveau un grand nombre de ministres et d’autres hauts représentants des quatre secteurs concernés. Les participants à la réunion ont également examiné les interdépendances entre l’action liée à la biodiversité et les changements climatiques, ainsi que l’importance de la biodiversité pour le Programme de développement durable à l’horizon 2030

Lors de la réunion de haut niveau, les Ministres et Chefs des délégations ont fait des engagements énoncés dans la Déclaration de Cancún. Ils ont convenu de promouvoir l'intégration de la diversité biologique, thème principal de la réunion proposée par le Gouvernement du Mexique et utiliser une approche intégrée qui favoriserait non seulement les liens intersectoriels, mais aussi les liens entre les efforts visant à mettre en œuvre les stratégies et plans d'action nationaux pour la diversité biologique ainsi que les stratégies et plans de développement durable.

Les Ministres et Chefs des délégations ont également démontré leur engagement à réaliser les objectifs d'Aichi pour la biodiversité et ont montré que l'agenda de la biodiversité est central et essentiel aux programmes mondiaux de développement durable et de changement climatique.

Nombreux Pays ont déclaré les engagements de leurs pays à appuyer un grand nombre des objectifs d'Aichi pour la biodiversité, ce qui donne un élan nécessaire pour atteindre les objectifs d'ici 2020.

Le Fonds de l’Environnement Mondial (FEM) soutient l'engagement de la communauté internationale pris pendant cette COP d'intégrer les considérations de biodiversité dans les activités d'autres secteurs critiques de des économies, notamment, l'agriculture, la pêche, la foresterie et le tourisme.

Le FEM, en tant que mécanisme financier de la convention, a confirmé son rôle crucial d'aider les pays à respecter leurs engagements au titre de la Convention et de ses Protocoles. Il est également encouragés par le solide soutien de nombreux pays donateurs et bénéficiaires pour maintenir la cohérence avec sa stratégie actuelle de programmation de la biodiversité avec des approches intégrées en réponse au Plan stratégique pour la biodiversité tout en cherchant de nouvelles opportunités de financement novatrices et créatrices.

Principaux résultats de la Conférence des Nations Unis sur la Biodiversité

La Conférence des Nations Unies sur la biodiversité, organisée à Cancun au Mexique du 2 au 17 décembre 2016 a rassemblé environ 7000 personnes représentant 4000 délégués de 170 pays et plus de 400 organismes.

Le segment de haut niveau a été organisé les 2 et 3 décembre 2016 sous le thème l’intégration de la biodiversité pour le bien-être et a rassemblé 382 participants, 50 ministres de gouvernements, 40 vice-ministres, 42 chefs de délégation, et 250 représentants d’organisations nationales et internationales.

Cette réunion était principalement axée sur quatre secteurs qui ont des conséquences majeures pour la diversité biologique, à savoir l’alimentation et l’agriculture, le tourisme, la pêche et l’aquaculture, et la foresterie.

Les principaux aspects évoqués par la déclaration finale de Cancun sont :

Le Plan stratégique pour la diversité biologique 2011‑2020 et les objectifs d’Aichi :

La déclaration de Cancun souligne l’engagement et la détermination des Ministres à intensifier les efforts pour assurer l’application effective de la Convention sur la diversité biologique, du Plan stratégique pour la diversité biologique 2011-2020 et de ses objectifs d’Aichi pour la biodiversité et faciliter une collaboration plus étroite avec les autres initiatives adoptées dans des tribunes internationales liées au développement durable.

L’Intégration de la biodiversité dans les secteurs de l’agriculture, de la pêche, de la forêt et du tourisme :

Les Ministre s’engagent à œuvrer à tous les niveaux au sein du gouvernement et dans tous les secteurs, à intégrer la biodiversité en créant des cadres institutionnels législatifs et réglementaires efficaces, en adoptant une approche économique, sociale et culturelle inclusive adaptée aux besoins et aux situations nationaux et conformément à d’autres accords internationaux pertinents dans le respect total de la nature et des droits humains.

La mobilisation des ressources :

Les Ministres s’engagent à intensifier les efforts de mobilisation de ressources de toutes les sources ; et d’encourager les organisations telles que le Fonds pour l’environnement mondial, les banques de développement et les institutions financières et de coopération à appuyer la cohérence de la politique publique dans les programmes, le renforcement des capacités, la gestion des connaissances et les mécanismes de mise en oeuvre, en particulier dans les pays en développement et les pays à économie en transition, selon les circonstances nationales.

La diversité biologique et changements climatiques et réduction des risques de catastrophes :

Les Ministres ont déclaré L’application de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques et de l’Accord de Paris 2015 adopté à la vingt et unième session de la Conférence des Parties, qui reconnaît qu’il importe de veiller à l’intégrité de tous les écosystèmes et à la protection de la biodiversité dans l’action menée face aux changements climatiques, ainsi que de la Proclamation d’action de Marrakech adoptée en novembre 2016, lors de la vingt-deuxième session, peuvent et devraient contribuer également à la réalisation des objectifs de la Convention sur la diversité biologique, et vice versa.

Les mesures à entreprendre pour accélérer la mise en œuvre Plan stratégique pour la diversité biologique 2011‑2020 et les objectifs d’Aichi :

La déclaration de Cancun souligne des engagements pour accélérer la mise en œuvre du Plan Stratégique 2011-2020 :

  • Incorporer les valeurs de la biodiversité aux systèmes nationaux de comptabilité et d’établissement des rapports ;
  • Agrandir et renforcer des systèmes d’aires protégées écologiquement représentatifs et bien reliés et autres mesures efficaces de conservation par zone ;
  • Améliorer le cadre réglementaire des activités du secteur privé et promouvoir des outils de conservation et d’utilisation durable de la biodiversité, et de partage juste et équitable des avantages découlant de l’utilisation des ressources génétiques
  • Intégrer la biodiversité dans les programmes éducatifs afin de sensibiliser le public à la biodiversité et à ses valeurs.
  • Promouvoir la conservation, l’utilisation durable et, le cas échéant, la restauration des écosystèmes.

Les décisions prises par la Conférence des Nations Unies sur la biodiversité 

Renforcement de Capacité :

Les Parties ont adopté un plan d'action (2017-2020) qui renforcera et soutiendra le renforcement des capacités pour la mise en œuvre de la Convention et de ses Protocoles sur la base des besoins des Parties axés sur le renforcement de la mise en œuvre du Plan stratégique pour la biodiversité 2011- 2020 et ses objectifs d'Aichi pour la biodiversité. En ce qui concerne les Protocoles, l'accent sera mis sur l'appui à la mise en œuvre du Plan stratégique pour le Protocole de Cartagena sur la prévention des risques biotechnologiques et sur la promotion de la ratification universelle du Protocole de Nagoya et l'élaboration de mesures pour assurer son plein fonctionnement.

Aires protégées :

La mise en œuvre de l'objectif d'Aichi 11 relatif aux aires protégées est également progressé en commençant par l'engagement du Groupe de pays mégadivers (les plus riches en biodiversité) à atteindre l'objectif d'Aichi 11 et l'annonce du pays hôte, le Mexique, la création d'aires marines protégées qui contribuent à la réalisation de 23% d’aire marine sous protection, soit plus du double de l'objectif global de 10%.

La Conférence des Parties s'est félicitée des progrès réalisés en vue de la réalisation de l’objectif 11 d'Aichi pour la diversité biologique et a reconnu que cela contribuerait à la mise en œuvre d'autres objectifs d'Aichi pour la diversité biologique.

Restauration des écosystèmes :

La COP 13 a adopté un plan d'action à court terme sur la restauration des écosystèmes, afin de contribuer à inverser la perte de biodiversité, à récupérer la connectivité, à améliorer la résilience des écosystèmes, à améliorer les services écosystémiques, à atténuer et à s'adapter aux effets du changement climatique. La dégradation des sols et l'amélioration du bien-être humain tout en réduisant les risques et les pénuries environnementales. Le plan d'action aidera les Parties, ainsi que toutes les organisations et initiatives pertinentes, à accélérer et à valoriser les activités de restauration des écosystèmes et à appuyer la réalisation du Plan stratégique pour la biodiversité 2011-2020.

La biodiversité marine et côtière :

Les Parties se sont félicitées d'une nouvelle série de domaines décrits dans les ateliers régionaux comme zones marines écologiquement ou biologiquement importantes (ZIEB) dans les mers d'Asie orientale, du nord-ouest de l'océan Indien et du nord-est de l'océan Indien. Les Parties ont également discuté des moyens d'améliorer les méthodologies scientifiques et les approches de la description des ZIEB. Les Parties ont adopté un plan de travail volontaire spécifique pour maintenir et améliorer la résilience des écosystèmes dans les zones d'eau froide relevant de la portée juridictionnelle de la Convention.

Les Parties ont pris note des orientations pratiques volontaires concernant la prévention et l'atténuation de l'impact des débris marins sur la biodiversité et les habitats marins et côtiers. Les directives contiennent des mesures visant à mieux comprendre l'ampleur et l'impact des débris marins, à améliorer la gestion et le recyclage des déchets, à réduire la production et la consommation de matières plastiques, à accroître la production de matériaux respectueux de l'environnement et à d'autres mesures.

Biodiversité et changement climatique :

La COP 13 a adopté une décision qui accueille favorablement l'Accord de Paris et encourage les Parties et les autres gouvernements à prendre pleinement en compte l'importance d'assurer l'intégrité de tous les écosystèmes lors de l'élaboration de leurs contributions nationales déterminées. Il encourage les Parties à tenir compte de la diversité biologique lorsqu'elles entreprennent des mesures d'atténuation des changements climatiques, d'adaptation et de réduction des risques de catastrophe et prie le Secrétaire exécutif de préparer, en collaboration avec les organisations compétentes, des directives volontaires pour la conception et la mise en œuvre efficace des approches écosystémiques du changement climatique L'adaptation et la réduction des risques de catastrophe.

Article 8 j) relatif aux connaissances et savoirs traditionnels liés aux ressources génétiques :

La COP 13 a pris des mesures considérables pour s'assurer que les connaissances traditionnelles pertinentes pour la conservation et l'utilisation durable sont protégées et que son utilisation est encouragée avec le consentement des peuples autochtones et des communautés locales.

Des directives pour le rapatriement des savoirs traditionnels ont été adoptées pour les connaissances traditionnelles qui aideront les gouvernements à mettre en place des mécanismes au niveau national pour prévenir l'appropriation illégale des savoirs traditionnels.

En outre, les Protocoles de Nagoya et de Carthagène, en reconnaissance des contributions importantes des communautés autochtones et locales à leur travail, ont décidé d'utiliser le terme «peuples autochtones et communautés locales» dans leurs décisions et documents officiels. Cela ne modifie pas les obligations des Parties ni l'interprétation juridique des Protocoles.

Mécanisme financier :

La Conférence des Parties a adopté des orientations stratégiques pour la prochaine période de reconstitution de quatre ans de son mécanisme de financement, le Fonds pour l'environnement mondial. Le cadre quadriennal des priorités de programme adopté par la COP guide le FEM dans l'élaboration de sa stratégie en matière de biodiversité et les priorités de financement connexes pour la période 2018-2022. Les Parties ont également pris note de l'évaluation des besoins financiers engagés pour la septième reconstitution qui a permis de déterminer la nécessité de doubler l'allocation pour la diversité biologique et ont demandé au Secrétariat de la transmettre au FEM.

Mobilisation des ressources :

La Conférence des Parties a exhorté les Parties à redoubler d'efforts pour atteindre les objectifs, y compris le doublement des flux totaux de ressources financières internationales liées à la diversité biologique vers les pays en développement. Les Parties doivent faire rapport de leurs progrès en conséquence, en vue d'envisager un inventaire plus complet et une analyse actualisée des rapports financiers reçus à la 2ème réunion de l’Organe Subsidiaire chargé la mise en œuvre de la CDB (SBI) et à la COP14.

Protocole de Cartagena sur la prévention des risques biotechnologiques :

Dans le cadre du Plan stratégique pour la prévention des risques biotechnologiques d'ici à 2020, ils ont également convenu d'établir des objectifs opérationnels sur la législation en matière de biosécurité, l'évaluation des risques, la gestion des risques, la détection et l'identification des Organismes Vivants Modifiés (OVM) et la sensibilisation du public. Les Parties ont délibéré sur l'orientation volontaire sur l'évaluation des risques des OVM en tant qu'outil pour faciliter l'évaluation des risques conformément au Protocole de Cartagena tout en reconnaissant que d'autres documents d'orientation et approches nationales peuvent également aider à évaluer les risques conformément au Protocole.

La COP-MOP 8 est également convenue de mettre à disposition des informations dans le Centre d'échange pour la prévention des risques biotechnologiques en ce qui concerne le transit et l'utilisation confinée d'OVM; Etendre le Programme de travail sur la sensibilisation du public, l'éducation et la participation jusqu'en 2020 avec des domaines / activités prioritaires; Migrer le BCH vers une nouvelle plate-forme pour intégrer les centres d'échange de la Convention et de ses Protocoles; Etendre le mandat du groupe d'experts (AHTEG) sur les considérations socio-économiques; Et à créer, le cas échéant, des groupes d'experts chargés de fournir des conseils sur une ou plusieurs questions scientifiques et techniques.

Protocole de Nagoya sur l'accès et le partage des avantages :

Les Pays Parties ont également convenu d'une série d'actions visant à renforcer encore la mise en œuvre du Protocole de Nagoya sur l'accès et le partage des avantages, qui est entré en vigueur en 2014. Lors de leur deuxième réunion tenue dans le cadre de la Conférence des Nations Unies sur la biodiversité. Ainsi que les prochaines mesures à prendre pour appuyer la mise en œuvre du Protocole. Parmi les décisions adoptées lors de cette réunion figurent les progrès réalisés en ce qui concerne la cible 16 d'Aichi pour la diversité biologique, le Centre d'échange pour l'accès et le partage des avantages, des mesures visant à renforcer les capacités et la coopération avec d'autres organisations ou initiatives internationales.

En outre, les Parties à la Convention sur la diversité biologique (COP13) et les Parties au Protocole (COP-MOP 2) ont examiné la question des séquences numériques sur les ressources génétiques et décidé d'examiner, lors de leurs prochaines réunions, De ces informations pour les objectifs de la CDB et du Protocole, respectivement.

Des décisions ont également été prises sur la biologie synthétique, les espèces exotiques envahissantes, la gestion durable de la faune et d'autres sujets relevant de la Convention et de ses protocoles.