Story Session annuelle de la Commission baleinière internationale à Agadir

La baleine à table et dans l'armoire à pharmacie : L'étude "Reinventing the Whale" publiée mardi à Agadir, où se déroule la session annuelle de la Commission baleinière internationale, affirme que le Japon, L'Islande et la Norvège mènent des recherche sur l'utilisation des produits dérivés des cétacés pour l'alimentation et la pharmacie. Ces pays misent sur la levée du moratoire interdisant l'exportation de ces espèces, conclut l'étude.

Date de publication 17/06/2010
Mots-clefs Cétacées, Baleine
Source aufait/AFP

Les pays chasseurs de baleines, Japon, Islande et Norvège, conduisent d'intenses recherches sur l'utilisation de produits dérivés des cétacés à des fins alimentaires et pharmaceutiques, misant sur une possible levée du moratoire interdisant leur exportation, affirme un rapport présenté mardi à Agadir.

L'étude “Reinventing the Whale” de la Société pour la conservation des baleines et des dauphins (WDCS) est publiée en marge des travaux techniques de la Commission baleinière internationale (CBI), à Agadir où quelque 80 Etats se retrouveront en session plénière du 21 au 25 juin.

Selon la WDCS, des “milliers” de brevets d'utilisation ont même été déposés et approuvés à travers le monde, y compris auprès des Etats-Unis et dans l'Union européenne, pourtant inflexibles sur la protection des cétacés, qui les feraient entrer dans des articles aussi différents que des “balles de golf, des teintures pour cheveux, des lessives écologiques, des bonbons, des boissons diététiques et même des biodiesels”.

De l'huile de baleine à l'aliment de bétail

La Norvège investit en particulier dans les recherches cliniques sur l'huile de baleine utilisée dans les compléments alimentaires - en particulier les Omega 3 - dont elle est l'un des principaux fournisseurs mondiaux - ou en médicaments contre l'arthrite et les rhumatismes, la maladie de Crohn (inflammation chronique de l'intestin), le psoriasis et les maladies cardiaques.

Le Japon, qui promeut aussi un vaste usage gastronomique, du sushi au bacon de baleine en passant par les saucisses et le jambon, extrait de son cartilage de la chondroïtine, utilisée contre l'ostéoporose, des adjuvants alimentaires et du collagène pour l'industrie cosmétique.

Quant à l'Islande, elle a surtout développé des aliments pour animaux, le bétail et surtout l'aquaculture, de plus en plus consommatrice de protides issues de la mer.

Levée du moratoire?

Et Sue Fisher de la WDCS de préciser que toutes ces pratiques visent à rentabiliser la chasse aux cétacés.

Cependant dans les deux cas, le Japon - au nom de la chasse scientifique -, la Norvège et l'Islande ont émis des objections qui leur permettent de poursuivre cette pêche dénoncée par les partisans de la conservation des espèces et de commercer entre eux. Une preuve de plus attestant que l'interdiction du commerce international des cétacés est loin de faire l'unanimité.