Parc National de Tazzeka
Le Parc National de Tazekka (PNTZ), crée en 1950 sur une superficie de 11.000 ha, est situé dans la partie la plus septentrionale du Moyen-Atlas, à proximité de la ville de Taza (34°06'N-04°11'O).
Il s'agit d'un Parc montagneux s'étageant entre 1400m et 1980 m (le sommet du Tazekka), créé dans le but de conserver la cédraie du jbel Tazekka, très isolée et témoin de l'ancienne extension des cédraies du Maroc, le Parc du Tazekka ne couvre qu'une superficie de 680 ha.
Les dynamiques endogènes à l'écosystème forestier nécessitent en général des superficies de l'ordre du millier d'hectares pour s'exprimer correctement, l'unité écologique fonctionnelle s'établissant alors à partir des limites de celles-ci. Dans le cas du PNTZ, l'illustration de ce principe y apparaît très nettement avec l'extension naturelle de la cédraie sur les versants nord et est du massif, les jeunes cèdres se trouvant en dehors des limites actuelles du Parc.
Il était donc logique de repenser complètement l'assiette de ce Parc, limites et zonage. Dans ce but, les services forestiers ont proposé une extension du Parc jusqu'à une superficie globale de 12 700 ha, se réalisant autour de trois zones clés: un noyau central de 2500 ha, une zone de subéraie (Bab-Azhar: 6000 ha), et une zone dite "touristique" incluant la forêt de Chiker (chênaie verte), la Dayat Chiker, le gouffre de Friouato, le site de Bab-bou-Idir, le site de Ras-el-Maa, et Sidi-Mejbar.
L'étude réalisée porte donc tout naturellement sur cet espace élargi, avec pour objectif d'approfondir cette proposition sur la base d'investigations biologiques, écologiques et socio-économiques.
La nature du substrat (calcaire à l'est, siliceux à l'ouest) et l'altitude sont les facteurs du milieu déterminant la végétation de cet ensemble:
A l'est, une forêt de chêne vert, non aménagée, entrecoupée de cultures en sec et bordée par une dayat à céréaliculture intensive (dayat Chiker) à l'ouest, une forêt de chêne liège aménagée, à forte importance économique, à la fois pour sa production de liège et pour sa production pastorale> au centre, un massif relativement élevé, le Tazekka, recouvert par une cédraie sommitale, et des associations végétales plus variées que dans les zones précédentes (peuplements de chêne zène, chêne vert, chêne liège, mélangés). La cédraie est protégée depuis 1950.
Le PNTZ n'abrite pas autant d'espèces remarquables que d'autres parcs nationaux marocains (ex. PN Souss-Massa: ibis chauves, PN d'Al-Hoceima: balbuzards pêcheurs), bien que l'observation du gypaëte et de la salamandre y soit possible. Ses atouts résident principalement dans sa cédraie isolée, ses étendues forestières, ses paysages variés et ses gouffres, ses panoramas. Notons que dans le domaine de la biodiversité la réintroduction prochaine du cerf de Berbérie devrait lui donner une dimension nouvelle.
Son rôle écologique est vital, le Tazekka constituant le principal pourvoyeur d'eau naturelle de toute une région située à l'aval. Son rôle socio-récréationnel est également important en été. Son rôle économique tient dans les produits et sous-produits offerts par la forêt tels que bois de feu, liège et unités fourragères.
Le PNTZ ne subit pas (pour le moment) de dégradations inquiétantes, si ce n'est peut-être le versant Est du Tazekka et les environs de la Dayat Chiker, qui sont surpâturés. Le Parc restreint abritant la cédraie du Tazekka est bien respecté par les populations locales, il en va presque de même avec l'ensemble du domaine forestier de cette région
Mais ce constat optimiste doit cependant être tempéré par les dégradations que subit le patrimoine cavernicole, en particulier le célèbre gouffre de Friouato.