Découverte d’une nouvelle espèce endémique de fourmi enrichissant la biodiversité de l’Anti-Atlas.
Une équipe internationale de chercheurs, dirigée par le Professeur Ahmed Taheri de l'Université Abdelmalek Essaâdi, vient d'officialiser la découverte d'une nouvelle espèce de fourmi dans la région de Chtouka Aït Baha. Baptisée Temnothorax lailae, cette découverte majeure consolide la position du Royaume comme un acteur incontournable de la biodiversité méditerranéenne.

Une contribution majeure à l'entomologie nationale
Publiés dans la prestigieuse revue scientifique Insect Systematics and Diversity, les travaux menés par l'équipe du Professeur Taheri mettent en lumière la richesse biologique des écosystèmes marocains. La nouvelle espèce, Temnothorax lailae, a été identifiée dans la localité de Tanalt (Anti-Atlas).
Cette découverte est le fruit d'une révision taxonomique d'envergure portant sur le groupe Temnothorax rottenbergii. L'étude s'est appuyée sur l'analyse comparative de 527 spécimens collectés sur 170 sites à travers le bassin méditerranéen, confirmant ainsi l'unicité génétique et morphologique de cette espèce marocaine.
Une espèce adaptée aux environnements extrêmes
Les analyses microscopiques ont révélé que Temnothorax lailae se distingue par des caractéristiques spécifiques, notamment sa petite taille, sa couleur sombre et une morphologie adaptée. Selon les chercheurs, il s'agit d'une espèce spécialisée, évoluant strictement dans des environnements froids et à haute altitude, des habitats que peu d'espèces similaires sont capables de coloniser.
Le Maroc, deuxième hotspot de diversité myrmécologique en Méditerranée
Au-delà de l'intérêt taxonomique, cette découverte revêt une importance stratégique pour le patrimoine naturel national. Avec l'ajout de cette nouvelle espèce, le Maroc porte à sept le nombre de fourmis du groupe Temnothorax rottenbergii recensées sur son territoire, un record pour l'Afrique du Nord.
Ces résultats positionnent désormais le Maroc au deuxième rang des foyers de diversité pour ces insectes dans la région méditerranéenne, juste après la Turquie. Cette avancée souligne le potentiel exceptionnel des zones montagneuses et des microclimats marocains, appelant à un renforcement du soutien à la recherche scientifique et à la préservation de ces habitats naturels uniques.