Biodiversité

La situation géographique privilégiée du Maroc entre l'Europe et l'Afrique et entre la Méditerranée et l'Atlantique, ainsi que son histoire paléobiogéographique (mélange et brassage entre la faune éthiopienne et européenne) ont en fait une région singulière, à plus d’un titre, et plus particulièrement sur le plan biodiversitaire. Les événements géologiques et climatiques qui s'y sont succédés l'ont façonné en une mosaïque, très hétérogène et complexe, d'écosystèmes et d’habitats, allant des hautes montagnes couvertes de forêts et de neige aux fins confins du désert apparemment pratiquement azoïque, en passant par les vastes plaines alluviales, les cours d'eaux, les lacs, les milieux paraliques, les eaux marines, les régions steppiques. Mais, il y a aussi des "néo-écosystèmes" que constituent les retenues artificielles des barrages ayant un impact important dans l'évolution récente de la biodiversité nationale, en particulier celle des zones humides continentales et côtières.

La biodiversité marocaine est riche et diversifiée. Le nombre total d’espèces inventoriées dépasse les 32000 taxa et on pense que c’est un chiffre qui reste bien en deçà de la richesse spécifique réelle du Maroc, au vue du nombre important de régions non encore explorées et, aussi, du nombre de groupes systématiques très peu ou pas étudiés.

Flore

La flore marocaine comporte, à l'état actuel des connaissances, quelques 8000 espèces et ce n'est encore qu'une sous estimation dans la mesure où la flore, aussi bien terrestre qu'aquatique, n'est pas connue dans ses caractéristiques géographiques et biologiques. Même pour certains groupes de grand intérêt écologique et socio-économique, tel que le phytoplancton, par exemple, très peu d'informations sont disponibles,. De plus, de nombreux sites tels que le sud du Maroc n'ont presque jamais été prospectés.

La structure de la flore marocaine montre une nette prédominance des phanérogames terrestres avec près de 4500 espèces; les espèces marines ne comptent que 4 espèces dont une (Posidonia oceanica) semble avoir disparu de nos côtes. Les champignons et les lichens sont également relativement bien représentés avec, respectivement, près de 820 et 700 espèces. L'un des groupes végétaux également les mieux représentés du Maroc est constitué par les algues pluricellulaires dont près de 700 espèces ont été recensées, avec 489 macro algues et près de 200 espèces appartenant au phytoplancton.

Faune

La faune marocaine, comparée à celles d'autres pays voisins peut être considérée comme relativement riche et diversifiée. 24602 espèces ont été identifiées jusqu'à présent, mais, on pense que ce chiffre demeure bien en deçà de ce qui s’y trouve réellement et ce pour trois raisons principales :

  • les études concernant la majorité des écosystèmes restent, malgré tout, relativement peu nombreuses (en raison du manque de moyens matériels ou de compétences nationales);
  • de nombreux groupes systématiques sont très peu connus, sinon jamais étudiés au Maroc;
  • nombreuses régions du Maroc restent encore à explorer et à étudier aussi bien sur les plans systématique qu'écologique.

La faune nationale est très largement dominée par les arthropodes qui constituent 73 % du total des espèces recensées, soit 17.893 espèces. Parmi ces 17.893 arthropodes, 13461 sont des insectes, soit un pourcentage de près de 75%. Très loin derrière les arthropodes, se situent les mollusques et les vertébrés, qui, avec 2249 et 1718 espèces, constituent respectivement 9% et 7% du total de la biodiversité spécifique nationale.

Microorganismes

C'est l'un des groupes qui, malgré son importance capitale sur les plans écologique, scientifique et socio-économique, est très mal connu et très peu étudié au Maroc. On estime à près de 1.120.000 espèces dans le monde dont 143.000 espèces recensées. L'étude Nationale sur la Biodiversité a révélé la présence de 226 espèces au Maroc; mais avec des centaines d'isolats. C'est un chiffre qui montre l'importance de la lacune qui caractérise les études microbiologiques dans notre pays. De cet inventaire, très sommaire, il semble que les microorganismes sont étudiés dans notre pays essentiellement pour leur impacts socio-économiques (phytopathogènes, agro-alimentaires, agricoles, etc.).