Barrage Mohamed V (H2)

Type de document
Publication

 

Grand lac de barrage sur la Moulouya occupant une vallée aride et ouverte, marquée par de nombreux ravins, où le lac prend un aspect ramifié. Les versants sont couverts d’une végétation steppique éparse, avec quelques plantations d’eucalyptus sur les versants. Ce site est situé à 218 m d’altitude et a été mis en eau en 1967, sa profondeur maximale était de 60 m et s’est réduite progressivement à cause de l’envasement.

En tant que barrage, ce site joue un rôle fondamental dans la maîtrise des crues, qui dévastaient la plaine côtière de la région de Saïdia. Le site abrite une belle tamariçaie et des îlots de terre qui constituent des zones propices à la reproduction des oiseaux d’eau. Une vingtaine d’espèces estivent dans le site avec des effectifs respectables (700-800 tadornes casarca, 130 grèbes huppés, 80 sternes hansel, plus de 400 avocettes et, surtout, plus de 4.000 foulques macroules). La plupart de ces estivants se reproduisent régulièrement dans le site.

Fiche technique du SIBE

  • Coordonnées: 34° 41'N - 02° 57'W.
  • Références des cartes : 1/100.000 - AL YOUN.
  • Province administrative : TAZA - BERKANE - NADOR.
  • Centre administratif proche : Tawrirt.
  • District forestier : Tawrirt / Saka / Nador
  • Région biogéographique : n°19 - MAROC ORIENTAL
  • Superficie : 6.000 -6.500 ha.
  • Système foncier : Domaine public.
  • Usages : Production d'eau d'irrigation et d'eau potable, d'électricité; pêche.
  • Caractéristiques bioclimatiques : Thermoméditerranéen aride à hiver tempéré.

Caractéristiques physiques :

C'est l'un des plus grands barrages (5000 ha) du Maroc et des plus anciens (1967), alimenté presque exclusivement par la Moulouya, bien qu'il reçoive plusieurs ruisseaux temporaires. La digue est au niveau de gorges, alors que le lac occupe une vallée très ouverte. Sa profondeur initiale est voisine de 60 m. La bordure du lac est très sinueuse, en raison de l'existence d'un certain nombre de ravins qui y débouchent. Les collines séparant ces ravins permettent des vues panoramiques sur le lac. Les versants sont dénudés ou couverts d'une végétation steppique, sauf vers l'amont, où des plantations d'eucalyptus couvrent de larges surfaces près du bord. L'envasement constitue un problème assez crucial (environ 10 millions m3/an), le bassin versant du lac étant presque celui de la totalité du réseau de la Malouya. Les eaux sont relativement chaudes (12-30 près des bords), souvent turbides et agitées en surface, bien minéralisées et leur pH varie entre 7 et 8.

Flore :

Flore mal représentée au moment de la visite, non échantillonnée, mais les Tamarix sont abondants sur les bordures, du moins le long de la rive droite; parfois en formation arbustive continue.

Faune :

Barbeaux, aloses et anguilles constituaient l'essentiel du peuplement piscicole autochtone, mais au moins trois autres espèces ont été introduites : le Black-bass, le Rotengle et le Sandre, ce dernier étant relativement abondant, tout comme les barbeaux. Toutefois, il faut signaler que même si la pêche est ouverte, cette activité est peu importante dans le site, vu sa proximité de ports maritimes (une amodiation vient d'être attribuée qui devrait réempoissoner régulièrement en carpe).

Ce sont surtout les Oiseaux qui font tout l'intérêt de ce lac; ils arrivent pleinement à satisfaire les critères nécessaires pour son inscription sur la liste de la Convention de RAMSAR, une plus grande protection et des études plus approfondies pourraient davantage renforcer ces critères.
Les estivants sont encore mal-connus et les résultats présentés ici sont ceux de juin 1994. Une vingtaine d'espèces ont été observées et les chiffres enregistrés sont très surprenants, soient 700-800 tadornes casarcas, 150 colverts, 130 grèbes huppés, 80 sternes hansel, plus de 400 avocettes et, surtout, quelque 4200 foulques macroules. Des indices de nidification sont évidents pour toutes ces espèces à l'exception de l'Avocette.
D'autres estivants ont été notés en faibles effectifs : Echasse, Grèbe castagneux, Sterne naine, Gravelot à collier interrompu, Petit Gravelot, Aigrette garzette, Hérons cendré et pourpré ... Tous sont vraisemblablement nicheurs.

En période d'hivernage, en raison de sa large superficie et des difficultés d'accès à sa rive nord-ouest, cette retenue n'a fait l'objet que de sept recensements, parfois partiels, durant les 12 dernières années. Ils ont révélé une trentaine d'espèces, richesse qui nous parait être sous-estimée.
L'effectif total le plus élevé n'est que de 2700 oiseaux, avec 1400 canards dont le Souchet et les plongeurs (Milouin et Morillon) arrivent à des effectifs respectifs de 500 individus. Les autres canards de surface (7 espèces dont le Tadorne de Belon) n'ont été signalés qu'en faibles nombres (<60). La Foulque macroule, bien que régulière et très abondante en nidification, ne dépasse probablement pas le millier en hivernage.
Les Laridés semblent fréquenter peu ce lac (300 mouettes rieuses au maximum). Parmi les Oiseaux piscivores, notons l'absence de sternes, alors que le Grand Cormoran et le Grèbe huppé sont peu abondants (20-30 ind. au maximum); cependant, le Balbuzard peut se voir en grand effectif (jusqu'à 11).

Les eaux peu profondes près des bordures sont fréquentées de flamants roses (200, observables jusqu'au début de l'été) et de hérons cendrés (50), voire de grues cendrées (jusqu'à 480), alors que les limicoles paraissent très rares.

Ecosystèmes et milieux :     

Habitats intéressants pour l'alimentation et/ou la nidification des Oiseaux d'eau :

  • Ilots près de la rive droite constituant des sites isolés de nidification de plusieurs espèces d'oiseaux d'eau; le bâtiment correspondant à Dar Moul El Bacha devrait être considéré dans ce contexte.
  • Tamariçaie plus ou moins dense sur les bords, surtout au niveau des ravins.
  • Vasières, sablières et gravières, exondées lors du retrait du rivage.
Pays
Morocco