Les Pistaciaies

Le pistachier de l’Atlas ou “Betoum” (Pistacia atlantica Desf., Anacardiaceae, Sapindales, Magnoliopsida) est nommé aussi “Betm”(Fennane M. et al., 2007). C’est un arbre puissant pouvant atteindre 20 m de hauteur, à tronc bien individualisé et à feuilles caduques (Benhssaini et Belkhodja, 2004).

Le pistachier de l’Atlas peut être classé en quatre sous-espèces, à savoir mutica, cabulica, kurdica et atlantica ; cette dernière est présente en Afrique du Nord (Benhssaini et Belkhodja, 2004). Ces mêmes sous-especes présentent une même formule chromosomique de 2n= 28 (Ghaffari et al., 2003).

Cette espèce forestière, dite de resquillage, s’accommode à tous les sols, excepté du sable. Elle se contente d’une faible pluviométrie de l’ordre de 150 mm et parfois moins (Benhssaini et Belkhodja, 2004). La croissance de P. atlantica est très lente, mais il a l’avantage d’être le seul arbre au Maroc à pouvoir organiser des écosystèmes pré-forestiers en bioclimats aride et semi-aride. Actuellement, il ne forme plus de peuplements purs ; il est en mélange fréquent avec le thuya de Berbérie (Benabid et Fennane, 1994). La carte phytogéographique du Maroc (Emberger, 1939) montre que le pistachier de l’Atlas et le jujubier constituait un climax sur les hauts plateaux arides du Maroc oriental. Cette végétation, aujourd’hui disparue sauf autour de quelques marabouts, permettait la vie d’une faune sauvage très riche : gazelles, lions, lynx, hyène, etc. (Benabid, 1986).

Au rythme de 2 à 4 % de disparition par an des surfaces forestières méditerranéennes, selon les pays, il ne devrait théoriquement rester, dans quelques décennies, que moins de la moitié des superficies actuelles couvertes par les forêts (Quezel et al., 1999). Ainsi, le pistachier de l’Atlas de la Région orientale du Maroc est dans une situation précaire et alarmante à cause de sa dégradation poussée. L’usage de son bois pour la fabrication du savon a certainement accéléré sa dégradation (Benabid, 1986). D’autres facteurs tels les ravageurs, les maladies et la sécheresse contribuaient à sa dégradation (Benhssaini et Belkhodja, 2004). 

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Morocco