Faune aquatique continentale

Selon l'Etude Nationale sur la Biodiversité Aquatique Continentale établie par le Pr M. DAKKI, le Maroc est relativement riche en eaux continentales : lacs naturels (que l'on trouve essentiellement dans le Moyen Atlas) ou barrages, rivières, merjas, eaux 'phréatiques'... Ces les eaux abritent une faune méditerranéenne caractérisée par :

  • Un total endémique relativement élevé
  • Une richesse en vestiges afro-tropicaux, témoin d'un passé climatique chaud et humide (ère tertiaire).
  • Une répartition altitudinale différente de celle de l'Europe, avec une ascension fréquente dans les montagnes marocaines d'espèces communes avec l'Europe.
  • Une écologie bien particulière, reflétant une hydrologie et un climat méditerranéen, aux influences atlantiques et sahariennes plus ou moins marquées.

Notre faune continentale aquatique comprend tous les macro-invertébrés aquatiques des Rotifieres jusqu'aux Insectes et Poissons. Les groupes inférieurs (Eponges, Cnidaires, Némathelminthes, Tardigrades, Gastrotriches), microscopiques et encore mal connus, ne sont pas considérés.

Espèces endémiques

Parmi les 1575 « taxons » connus au Maroc, 136 espèces et sous-espèces sont endémiques du pays, soit un total moyen d'environ 8,63 %. Une proportion tout aussi élevée donne certainement de l'originalité et un grand intérêt pour la biodiversité de la faune dans les eaux continentales du Maroc.

Le nombre d'espèces endémiques est inégalement réparti entre les différents groupes :

  • Insectes : 75 « taxons » endémiques (soit 55,2 % du nombre total d'espèces endémiques), répartis principalement entre Diptères (26), Trichoptères (21), Coléoptères (15) et Ephéméroptères (10) :
  • Crustacés : 39 espèces endémiques (28,7% du nombre total), partagées notamment entre les Amphipodes (19), les Isopodes (8) et les Copépodes (7), avec deux espèces d'Anostraces du genre nord-africain Tanymastigites et les deux représentants marocains les Thermosbaenacea ;
  • Poissons : 11 espèces endémiques dont une éteinte (Salmo pallaryi) et toutes les autres parmi les Cypriniformes (8 espèces du genre Barbus, 1 du complexe Varichorinus/Labeobarbus et la forme marocaine de la Loach de rivière.

La présence remarquable des genres endémiques mérite une mention à part. c'est notamment le cas, parmi les Turbellaires, du genre monospécifique Acromyadenium propre à l'Atlas. Les deux espèces du genre des Crustacés Maroccoloana (Isopode) et Maghrebidiella (Amphipode) sont également propres au Maroc.

Les espèces menacées

Le nombre de « taxons » rares/vulnérables est estimé à 137 espèces et sous-espèces, dont 110 sont endémiques au Maroc (sans compter une espèce éteinte, Salmo pallaryi) et d'autres maghrébins ou méditerranéens occidentaux. Seize espèces sont considérées en danger et vingt comme vulnérables, tandis que la grande majorité environ sont classées comme rares. Les vérifications restent à faire pour treize « taxons », indiqués dans le présent ouvrage comme probablement menacés, ou du moins rares.

Le plus grand nombre d'espèces menacées se trouve parmi les Insectes : 87 (63,5 % du nombre total), suivis des Crustacés (28) et des Poissons (11). Le pourcentage d'espèces menacées est de 8,7 % pour l'ensemble de la faune inventoriée dans le pays, alors que le total de 30 à 100 % est enregistré pour plusieurs groupes. Les « taxons » les plus menacés (et le plus grand nombre de dangers) existent dans les sources ou les cours d'eau froide de haute altitude ou dans les eaux phréatiques. Ce résultat est tout à fait attendu puisque la liste des 'taxons' menacés est composée principalement d'endémiques, 'infeodes' surtout dans les eaux des massifs montagneux et dans les régions souterraines des basses plaines.

Pour plus de détaille, veuillez consulter le document suivant : l'Etude nationale  sur la biodiversité de la faune aquatique, 1998.