La situation géographique du Maroc et la diversité de ses habitats expliquent la richesse de notre avifaune, tant pour ce qui est des espèces sédentaires que pour les espèces migratrices pour lesquelles le pays constitue une importante voie de passage ou une destination lors de leurs migrations entre l'Europe et l'Afrique. L'avifaune nationale compte aujourd'hui 334 espèces plus ou moins régulièrement visibles au cours d'un cycle annuel complet, réparties sur 17 Ordres appartenant tous, depuis la disparition de l'Autruche de nos territoires sahariens, à la seule Section des Carinates.
Parmi notre avifaune, l'Ordre numériquement le mieux représenté est celui des Passereaux, qui représente à lui seul plus de 40 % du total des espèces. Il s'agit d'espèces terrestres, chanteuses, liées à la végétation des forêts, parcs, roselières, champs et bordures de plans d'eau et d'oueds. L'Ordre des Charadriiformes vient en seconde position ave c environ 20 % du nombre total d'espèces : ce sont des oiseaux aquatiques et pélagiques, souvent liés à la présence de l'eau (douce, saumâtre ou marine) et qui se déplacent en milieux ouverts. Les autres Ordres colonisent une large gamme de biotopes.
A côté de cette avifaune assez régulièrement présente sur notre territoire figurent des espèces parfois observées accidentellement, dont 131 ont été rapportées jusqu'à présent, et dont la présence peut maintenant être confirmée ou infirmée par l'étude des dossiers transmis à notre Commission d'Homologation Nationale.
Espèces menacées
Depuis les dernières décennies, plusieurs espèces d'Oiseaux qui nidifiaient plus ou moins régulièrement dans le pays en ont disparu, suite à la pression anthropique et à ses conséquences directes ou indirectes. Ainsi, à une date indéterminée s'est éteinte l'Erismature à tête blanche (Oxyura leucocephala) ; puis, entre 1950 et 1980, de prestigieuses espèces, telles que l'Autruche (St ruthio camelus), le Vautour oricou (Torgos tracheliotus), le Vautour moine (Aegypius monachus), l'Aigle impérial ibérique (Aquila adalberti) et la Pintade sauvage (Numida meleagris). La dernière espèce à avoir disparu est l'élégante Grue demoiselle (Anthropoides virgo), qui nidifiait sur les hauts plateaux moyen atlasiques jusqu'en 1984. Deux autres espèces, nidificatrices occasionnelles sur le Bas Drâa (plan d'eau de l'Iriki), le Flamant rose (Phoenicopterus ruber) et le Canard pilet (Anas acuta), ont disparu vers 1970-75, suite à l'assèchement de cette zone, consécutive à la construction en amont du Barrage El Mansour Eddahbi. La Guifette moustac (Chlidonias hybrida), autrefois fréquente dans les marais du Gharb, est aujourd'hui devenue très rare suite à la destruction de son habitat (drainage et assèchement intense). Le Courlis à bec grêle (Numenius tenuirostris), hivernant sibérien autrefois abondant, est devenu rarissime, localisé à la Merja Zerga où il fut observé pour la dernière fois au cours de l'hiver 1995-96.
Pour plus de détaille, veuillez consulter le document : Etude Nationale de la Biodiversité des Oiseaux.
Une actualisation de l'étude est en cours vers la fin de l'année 2021.