Tout comme pour d'autres groupes faunistiques, le Maroc possède une grande richesse en Invertébrés terrestres avec de nombreuses espèces endémiques. Ce groupe, qui constitue la majorité de la faune vivant sur terre, avait très tôt suscité l'intérêt de nombreux chercheurs. Ainsi, il est allé à l'inventaire systématique du milieu biologique et à la constitution d'une collection du Muséum National d'Histoire Naturelle (inclination de l'Institut Scientifique, créé en 1920). Les auteurs se sont intéressés à la systématisation de la faune marocaine à savoir Brolemann (Myriapodes), Kocher (Coléoptères), Mimeur et Vidal (Rhynchotes), Pallary (Gasteropodes), Rungs (Lépidoptères), Seguy (Diptères), Simon et Benhalima (Arachnides), Vachon (Scorpions),… Des connaissances substantielles ont ainsi été acquises, mais restent néanmoins fragmentées.
La faune d'invertébrés terrestres comprend un total de 15.293 espèces réparties en 4.712 genres, 699 familles, 66 ordres, 18 classes, 6 sous-royaumes et 1 'Sous-Règne'. Le sous-royaume des Arthropodes est le plus riche en nombre d'espèces et comprend à lui seul 14.495 espèces, soit 94.8% de toutes les espèces. Quant aux Classes, les Insectes dominent avec 13 461 espèces, soit 88 % du nombre total d'espèces.
Espèce éteinte ou en voie de disparition
Parmi les Invertébrés terrestres, certains groupes sont plus menacés que d'autres, dans la mesure où ils font l'objet d'un commerce international. C'est le cas de toute la faune aux caractères esthétiques, et notamment des Papillons dont certaines espèces ont disparu du Maroc : le Lycaenida "Polyommatus escheri ahmar" (qui se trouvait autrefois à Bou Iblane), et les 2 Pieridas Pieris mannii haroldi et P. napi atlantis (aucune observation depuis vingt ans).
Parmi les espèces et sous-espèces menacées d'extinction des Lépidoptères Rhopaloceres endémiques et sous-endémiques (nord-africains), on en trouve beaucoup dans le Moyen Atlas. L'existence de cette faune, tout comme d'autres espèces, est menacée notamment à cause des activités humaines. Certaines espèces et sous-espèces sont « abondantes » pendant leur période de vol, mais uniquement dans leurs biotopes qui, dans certains cas, sont très petits (parfois quelques m2), ceci en relation étroite avec leur plante nutritive. Les Lépidoptères sont ainsi considérés comme des « bio-indicateurs » importants de l'état de leur habitat.
La liste n'est pas définitive, mais consiste en une première proposition pour une éventuelle réglementation dans le cadre d'une protection de la biodiversité.
Plus que les Lépidoptères, les dangers pèsent également sur d'autres groupes, comme les Coléoptères, notamment deux espèces :
Le Carabide Calosoma sycophanta, grand prédateur de chenilles, dont la population a beaucoup diminué ces dernières années principalement dans la forêt de Maamora. L'insecte se trouve naturellement dans les régions forestières du Maroc sédentaire et central, principalement dans l'Atlas.
Le Cerambycide Dorysthenes forficatus, ravageur du palmier nain (Chamaerops humilis) et propre espèce marocaine, qui semble se raréfier suite à l'élimination progressive de sa plante nutritive.
Espèces et sous-espèces endémiques
Le nombre d'espèces et sous-espèces endémiques recensées dans cette étude est de 2280 divisions réparties sur 1 sous-règne, 4 sous-royaumes et 9 classes. Le Sous-Royaume des Arthropodes est le plus riche en nombre (2155) et en pourcentage (94,5 %) d'éléments endémiques marocains. Quant aux Classes, on remarque que les Insectes sont dominants avec 1 950 espèces et sous-espèces endémiques et un total de 85,5%.
Pour plus de détaille, veuillez consulter le document : l'Eude Nationale sur la Biodiversité des Invertébrés Terrestres, 1998.
Une actualisation de l'étude est en cours vers la fin de l'année 2021.